L’Ifop ou l’individu comme boussole

Bien ancrée dans l’esprit des français depuis plus de 85 ans, Ifop est une des rares marques 100% BtoB à pouvoir quasiment revendiquer un statut de marque patrimoniale.

Ifop_logo

Fondé en 1938 par le sociologue Jean Stoetzel, l’Ifop (institut français de l’opinion publique) est pionnier de la méthode des sondages et premier à déployer en France une enquête d’opinion publique. L’Ifop s’est développé au fil des ans comme spécialiste de la connaissance des consommateurs et des citoyens.

Souvent connu uniquement à travers ses études d’opinion, et parfois même associé à une institution publique (à l’instar de l’INSEE), Ifop est un institut totalement privé. C’est le groupe LFPI (fusionné en 2021 avec le groupe Meeschaert), qui détient la majorité du capital depuis 2022.

Pendant de longues années, Ifop a été associé à la personnalité de Laurence Parisot (la présidente du Medef de 2005 à 2013), qui en a été la PDG de 1990 à 2007 (elle détenait alors 75% du capital) et encore vice-présidente et actionnaire majoritaire jusqu’en 2016.

C’est Stéphane Truchi qui lui a succédé comme dirigeant en 2008, jusqu’à son décès en juin 2024 à l’âge de 66 ans. Sociologue, expert du luxe, il avait débuté sa carrière chez Insight en 1983, pris ensuite la direction de Louis Harris, puis d’Ipsos France, avant de rejoindre Ifop. Il comptait parmi les figures les plus respectées du monde des études marketing.

Sous sa direction, Ifop est devenu un groupe multi-expertises, présent à l’international, intégrant différents instituts spécialisés comme Sociovision depuis 2018 (observation des tendances sur le temps long et des changements culturels), Occurrence depuis 2022 (expertise en évaluation des actions de communication), Deep Opinion (influence, e-réputation et social listening) et Brain Value depuis 2023 (études qualitatives et planning stratégique). Plus de 60% des études sont aujourd’hui réalisées à l’international (avec notamment des hubs aux USA et en Chine) et 85% dans des secteurs comme le luxe, la beauté́ et le bien-être. Le département opinion, très médiatisé en France, porté par des personnalités comme Frédéric Dabi et Jérôme Fourquet, n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Le mot iceberg n’est d’ailleurs pas le bon terme, car Ifop est plutôt une marque chaude : même si le traitement de la donnée fait partie de ses outils du quotidien, la véritable matière première reste l’humain. Ce n’est pas un hasard si l’entreprise puise ses origines dans la sociologie, et non dans les statistiques.

Ces derniers jours, Ifop a officialisé la clarification de son territoire de marque. Le nouveau narratif, en appui sur un territoire graphique entièrement revisité, a pour enjeu de mieux mettre en valeur son approche holistique de la connaissance des individus, des cultures, des sociétés et des marchés, et de mieux exprimer sa raison d’être. Si l’un des objectifs est aussi de mieux affirmer la notion de groupe, Ifop veut avant tout rester une entreprise à hauteur d’hommes : contrairement à des mastodontes comme Ipsos ou Kantar, elle a choisi de préserver la personnalité de chacune des équipes qui composent le collectif « groupe ».

La cellule, nouveau marqueur identitaire transversal au groupe et à toutes ses entités, incarne cet ancrage people centric. Comme le dit Laurent Vincenti, brand designer et directeur de la création de Yuma | Brand Thinking qui a accompagné ce renouveau de la marque, « le symbole de la cellule s’est vite imposé. Il est né de la forme singulière du F dans le logo historique de l’Ifop ; la cellule incarne la vie et le mouvement du monde qui sont au cœur de la raison d’être de la marque. »

La vision de marque est portée par la nouvelle signature « Everything starts with people », qui sonne comme un manifeste. Avec comme moteur la conviction que ce sont les gens qui sont acteurs du changement et créateurs de valeur, Ifop veut replacer l’individu au cœur des décisions stratégiques, et aider les entreprises et les décideurs à se (re)connecter aux gens.