La publication en couverture du Parisien Magazine du 19 octobre 2012 d’une photo d’Arnaud Montebourg portant une marinière Armor-lux, une montre Herbelin et un robot Moulinex, aura au moins permis de remettre en lumière une marque bretonne de vêtements… qui se porte bien.
Fondée en 1938 à Quimper par un Suisse (Walter Hubacher) sous le nom de « La Bonneterie d’Armor », Armor Lux est au début spécialisée dans la confection de sous-vêtements, puis étend son champ d’action dans la production de vêtements robustes pour les marins et les pêcheurs, en coton ou en laine, caractérisés par des couleurs et rayures évoquant la mer.
C’est au début des années 70 que l’entreprise connait un nouveau développement avec la création de sa première collection de prêt à porter. En 1982, elle ouvre sa première boutique. En 1993, après une période sans veritable innovation qui a entraîné une réduction de son chiffre d’affaires, Armor Lux est reprise par deux Bretons, Jean-Guy Le Floc’h (toujours PDG) et Michel Gueguen, tous deux anciens du groupe lui-aussi Breton Bolloré.
L’entreprise commence par se diversifier en créant de nouvelles marques : Terre et Mer en 1994 (qui s’adresse uniquement aux femmes), Armor-Kids en 1997 (les 3-14 ans), puis Armor-Baby en 1999 (les enfants de 3 à 24 mois). Dans la même période, Armor Lux rachète aussi d’autres entreprises de textile français pour assurer sa diversification. Le chiffre d’affaires passe de 19 millions d’euros en 1993 à 50 millions en 2004.
La marque se lance dans le commerce équitable à partir de 2004, en achetant par ce moyen une partie des cotons qu’il utilise, dans l’achat de matériaux issus de l’agriculture biologique en 2009 en décrochant la norme ECOCERT et dans le développement durable en adoptant la norme ISO 26000 en 2011. Armor Lux est aujourd’hui le premier consommateur de fil de coton recyclable en France et le premier distributeur de produits labellisés Max Havelaar.
Le développement de ses activités dans le domaine des vêtements professionnels se fait aussi dans les années 2000. En 2004, La Poste lui confie la réalisation des tenues de ses agents, suivie en 2007 par la SNCF puis Aéroports de Paris. En 2008, c’est le Ministère de l’Intérieur qui lui confie la fabrication des uniformes des fonctionnaires de police. Ses ventes en gros représentent environ 40% du chiffre d’affaire.
Par la qualité de ses produits, son ancrage assumé dans l’univers de la mer et de la Bretagne, et l’affirmation de valeurs naturelles, la marque est devenue tendance au fil du temps, jusqu’à être commercialisée dans la boutique parisienne Colette fin 2010.
La marque, distribuée par plus de 1500 détaillants, a commencé à se doter d’un réseau de magasins en propre (une quarantaine en 2011 sur le territoire français).
Sur les cinq millions de pièces vendues en 2011 issues de ses différentes collections, la seule marinière blanc et bleu, produit phare de la marque, s’est écoulée à 400 000 exemplaires, malgré la concurrence frontale de Saint-James, le leader du marché.